C’est la question des foules qui viennent à Jean le Baptiste pour être baptisées par lui et se préparer à la venue du Seigneur.
En octobre dernier, un des grands cris du Synode des évêques sur l’Amazonie, qui a eu lieu à Rome, a été le manque de prêtres, si bien qu’il faut parfois des mois, voire des années, avant qu’un prêtre puisse retourner dans une communauté pour célébrer l’Eucharistie, offrir le sacrement de réconciliation ou oindre les malades.
A cet égard, nous ne mesurons pas combien nous nous comportons parfois, ici, comme des nantis qui estiment que tout leur est dû et qui ne sont pas satisfaits de ce qu’ils ont. N’avons-nous pas mieux à faire que de déplorer que la messe n’ait pas lieu tel jour, à telle heure, en tel endroit, d’alimenter des querelles de clocher, de nous jalouser mutuellement, de critiquer ce que l’autre ne ferait pas à notre goût, de regretter les églises pleines d’autrefois, de compter les gens qui participent à la messe, de faire grise mine parce qu’il n’y a plus de curé, d’organiste, de chorale nombreuse dans chaque paroisse ?
Le moment est venu d’ouvrir les yeux et de voir que Dieu et l’Église ne sont plus, pour beaucoup, leur référence. Leur vie s’organise très bien sans Dieu et sans l’Eglise. On peut s’en désoler et gémir à longueur de temps. On peut aussi se demander : que devons-nous faire ? Que devrions-nous faire non pour remplir à nouveau nos églises - tant mieux si tel était le cas -, mais pour permettre à tous ceux que ni Dieu, ni l’Eglise ne semblent plus intéresser, de découvrir que ni l’un, ni l’autre ne sont ennuyeux et ringards, mais capables, au contraire, de donner un sens à leur vie et de combler leurs attentes les plus intimes ?
Ce n’est pas en regardant vers le passé et en nous lamentant sur la situation actuelle que nous ferons refleurir l’Église et notre communauté de paroisses, mais bien plus en nous interrogeant sur ce que nous devrions faire pour aller, nous, vers tous ceux qui ne viennent plus vers nous. Allons-nous continuer à vivoter et à pratiquer confortablement notre foi ou sommes-nous prêts, comme nous le demandions dans la prière du pape François pour le mois missionnaire d’octobre dernier, à « être témoins de l’Évangile, courageux et ardents, pour que la mission confiée à l’Église soit poursuivie en trouvant des expressions nouvelles et efficaces qui apportent la vie et la lumière au monde » ?
« Le don que nous avons reçu est un feu, disait le pape au début du Synode. Le feu ne s’entretient pas tout seul, il meurt s’il n’est pas maintenu en vie, il s’éteint s’il est recouvert de cendre. Si tout reste immobile, si ce qui rythme nos jours, c’est le “on a toujours fait comme ça”, le don disparaît, suffoqué par les cendres des craintes et par la préoccupation de défendre le status quo. Mais en aucune façon, l’Église ne peut se limiter à une pastorale de l’“entretien” en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ. L’élan missionnaire est un signe clair de la maturité d’une communauté ecclésiale. En effet, l’Église est toujours en route, toujours en sortie, jamais enfermée sur elle-même. Jésus n’est pas venu apporter la brise du soir, mais un feu sur la terre. »
Puisse la venue du Seigneur Jésus stimuler notre élan missionnaire pour que notre communauté devienne plus mature !
Joyeuse et sainte fête de Noël à tous !