La consultation lancée au début de septembre, à l’issue des messes des deux premiers dimanches, sur le nombre de messes dominicales, a recueilli 166 réponses, dont 153 favorables à deux messes dominicales (une, le samedi soir, une, le dimanche matin), au lieu de trois (une, le samedi soir, deux, le dimanche matin), et 13 défavorables. Merci donc à celles et ceux qui ont répondu !
Le but n’est évidemment pas de supprimer arbitrairement une messe dominicale, pas plus que la question n’est celle de l’horaire des messes, mais avant tout de se demander si le nombre actuel de messes célébrées le dimanche dans la communauté de paroisses est adapté au nombre de personnes qui y participent habituellement. Car la messe n’est pas faite juste pour être célébrée et satisfaire à des besoins individuels. Elle est faite pour une communauté, pour des chrétiens qui s’assemblent.
On a aujourd’hui du mal à tenir ensemble trois aspects qui sont étroitement liés : l’assemblée, le dimanche et l’Eucharistie. Les chrétiens ont, très tôt, ressenti le besoin de s’assembler, non de façon dispersée, mais tous ensemble, comme cela apparaît dès le jour de la Pentecôte (cf. Ac 2, 1), et ils se sont réunis non n’importe quel jour, mais le premier jour, le dimanche, le jour où le Christ est ressuscité, pour l'Eucharistie, la « fraction du pain » (Ac 2, 42), non seulement parce qu’elle est la mémoire de la mort et de la résurrection du Christ, mais à cause de la vive conscience du fait que recevoir tous ensemble le corps du Seigneur, renforce leur unité et fait davantage d’eux ce qu’ils sont : l’Église, le Corps du Christ.
Le lien si essentiel pour les premiers chrétiens entre ces trois aspects s’est largement distendu.
Beaucoup en effet – l’individualisme ambiant aidant – ne ressentent plus ce besoin de se réunir avec d’autres et de retrouver la communauté pour faire corps les uns avec les autres, d’autant que le dimanche n’est plus perçu comme le premier jour, mais fait partie de la fin de la semaine et est plus un jour de détente et de loisirs, et que l’Eucharistie est devenue accessoire.
C’est pour cela, et aussi parce que nous sommes un petit nombre à nous réunir chaque dimanche, qu’il s’agit, plutôt que de se disperser, de s’assembler et, par la participation de tous à la même Eucharistie, de mieux manifester et de consolider le Corps que nous formons non plus en tant que telle paroisse ou telle autre, mais en tant que communauté de paroisses qui est désormais l’espace habituel où la vie de l’Église se déploie.
Car le dimanche est le jour de l’Église, ainsi que l’avait rappelé le pape saint JeanPaul II dans sa lettre sur le dimanche, le jour où « la dimension communautaire de la célébration dominicale doit être particulièrement mise en valeur. L’assemblée dominicale, disait-il, est un lieu privilégié d’unité qui permet de faire l’expérience de ce que tous ont de plus profondément commun, audelà des particularités » de chacun (Dies Domini, 3536).
N’est ce pas le témoignage que nous avons à rendre face à un monde dispersé et divisé, où l’intérêt particulier prime sur le bien commun, celui de chrétiens qui, spécialement le jour du Seigneur, ne mettent pas en avant leurs préférences personnelles, mais participent d’un même cœur à l’Eucharistie, source et sommet de leur vie, pour devenir toujours plus ce qu’ils ont reçu : le Corps du Christ ?
Par conséquent, compte tenu du résultat de la consultation et de ce qui vient d’être dit, il y aura ordinairement, à partir du 1er janvier 2026, deux messes dominicales.