On a déjà eu chaud, alors que l’été vient à peine de commencer ! D’après Météo France, le nombre de vagues de chaleur non seulement s’accélère, mais elles devraient être plus longues, plus intenses et plus sévères à l’avenir, et durer jusqu’à deux mois en continu.
Pour certains, rien d’exceptionnel. Il y a toujours eu des vagues de chaleur – ce qui est vrai. Pas de quoi s’inquiéter donc. Pour d’autres, il s’agit incontestablement d’une conséquence du réchauffement climatique, dont les phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents ne sont guère rassurants.
Le réchauffement climatique a sans doute bon dos. Il n’explique pas tout. Mais nier l’évolution climatique actuelle consisterait à faire l’autruche. En ce domaine comme en d’autres, on préfère souvent fermer les yeux pour éviter de changer quoi que ce soit à notre mode de vie si confortable et continuer à faire comme si de rien n’était. Après nous le déluge !
Il y a dix ans, dans sa lettre encyclique Laudato si’, le pape François avait une première fois alerté sur le fait que soeur notre mère la terre, comme aimait à l’appeler saint François d’Assise, « crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle » (n° 2). Une seconde fois, huit ans plus tard, il s’est dit préoccupé qu’« au fil du temps nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peutêtre d’un point de rupture » et que, « quoi qu’il en soit de cette éventualité, il ne fait aucun doute que l’impact du changement climatique sera de plus en plus préjudiciable à la vie et aux familles de nombreuses personnes » (Laudate Deum, n° 2).
Tandis que beaucoup, bien audelà de la sphère catholique, ont salué le souci du pape de sauvegarder la terre, notre maison commune, et que des initiatives sont nées ici ou là pour tenter de réduire l’impact du changement climatique, certains n’y ont vu qu’une sorte de militantisme écologique.
L’essentiel en réalité n’est pas le changement climatique, ce qu’on en pense, si l’on y croit ou non, mais ce que concrètement, chacun, nous faisons de la terre que Dieu nous a confiée pour la cultiver et en prendre soin, et à travers l’attention à la terre, prendre soin les uns des autres, car l’un et l’autre sont étroitement liés.
« Il est vraiment temps de passer des paroles aux actes, dit notre nouveau pape dans son message pour la journée de prière pour la sauvegarde de la création, le 1er septembre prochain. En travaillant avec dévouement et tendresse, on peut faire germer de nombreuses semences de justice, contribuant ainsi à la paix et à l’espérance. Il faut parfois des années avant que l’arbre donne ses premiers fruits, des années qui impliquent tout un écosystème dans la continuité, dans la fidélité, dans la collaboration et dans l’amour, surtout si cet amour devient le miroir de l’amour de Dieu. »
Et si nous profitions de cet été pour nous arrêter et nous demander quelle attention nous portons à la terre et aux autres, et comment nous pourrions passer des paroles aux actes ? Car l’avenir de notre planète ne dépend pas seulement des grandes décisions, mais aussi des graines semées avec patience et cultivées avec soin par chacun.
Bel été, à tous !
