On entend souvent dire, lorsqu’un mariage est célébré sans la messe, ou même des obsèques, que ce ne serait qu’une bénédiction. On veut dire par là que ce n’est pas tout à fait la même chose qu’avec la messe. C’est vrai, mais parler ainsi n’est pas exact.
Car il n’y a pas d’un côté, un « vrai » mariage ou de « vraies » obsèques, et de l’autre, un mariage ou des obsèques au rabais, réduits à une simple bénédiction. Dans un cas comme dans l’autre, on célèbre le mariage ou les obsèques dans leur totalité, dans un cas, au cours de la messe, dans l’autre, en-dehors de la messe, c’est-à-dire au cours d’une liturgie de la Parole.
Même si le fait de célébrer un sacrement ou les obsèques au cours de la messe en approfondit le sens, ce n’est pas une nécessité. Le baptême ou l’onction des malades sont couramment célébrés en-dehors de la messe. Célébrer le mariage au cours de la messe souligne davantage le lien entre le don des époux l’un à l’autre et le don du Christ lui même dans l’Eucharistie qui les encourage à s’aimer comme il nous a aimés, du plus grand amour, qui consiste à donner sa vie pour ceux qu’on aime. C’est donc comme un supplément de sens, si bien que, sans la messe, le mariage n’a pas pour autant moins de sens ou n’est un « vrai » mariage.
On dit, en réalité : « Ce n’est qu’une bénédiction », parce qu’on ne sait pas au juste comment appeler une célébration qui n’est pas une messe. Or, une bénédiction n’est pas une célébration sans messe. C’est autre chose. Par les bénédictions, l’Eglise invite les hommes, pour qui Dieu a voulu et a fait tout ce qui existe et qui est bon, à le louer dans toutes les circonstances de leur vie, pour les objets dont ils se servent et les lieux qui concernent leur activité ou la prière, et à demander sa protection et ses bienfaits pour avoir le bonheur d’obtenir ce qu’ils demandent (cf. Livre des bénédictions, 9 et 12).
Le mariage ou les obsèques ne sont pas de l’ordre d’une bénédiction du seul fait qu’ils ne sont pas célébrés au cours d’une messe. Dans un cas comme dans l’autre, qu’il y ait ou non la messe, ils gardent toute leur valeur. Leur signification et leur but sont les mêmes, leur déroulement aussi, à cela près que, dans un cas, on célèbre l’Eucharistie et que, dans l’autre, on écoute avant tout le Christ qui est là présent et qui nous parle tandis qu’on lit la parole de Dieu.
Prenons l’habitude alors de ne pas appeler un mariage ou des obsèques sans la messe, une bénédiction, puisque ce n’est pas cela qu’ils sont ! Et, au début de cette nouvelle année, invoquons les uns sur les autres la bénédiction, car c’est à cela que nous avons été appelés, dit saint Pierre, afin de recevoir en héritage cette bénédiction (1 P 3, 9).