Le nouveau numéro de la Passerelle (n°83) est maintenant disponible en ligne. Bonne lecture !

07/2024-25 ans

Par Père Sébastien Schmitt

04/2024-L’obsession du nombre

Par Père Sébastien Schmitt

01/2024-"Ce n’est qu’une bénédiction"

Par Père Sébastien Schmitt

10/2023-Une nouvelle étape pour La Passerelle

Par Père Sébastien Schmitt

07/2023-Telle la cigogne (saison 4)

Par Père Sébastien Schmitt

05/2023-Une nouvelle EAP

Par Père Sébastien Schmitt

02/2023-« Ne dis pas : les jours d’autrefois étaient meilleurs »

Par Père Sébastien Schmitt

12/2022-A quoi serions-nous prêts ?

Par Père Sébastien Schmitt

10/2022-Heureux anniversaire !

Par Père Sébastien Schmitt

07/2022-Telle la cigogne (saison 3)

Par Père Sébastien Schmitt

05/2022-Marcher ensemble

Par Père Sébastien Schmitt

02/2022-A propos de la Semaine sainte

Par Père Sébastien Schmitt

12/2021-Des mots nouveaux pour la messe

Par Père Sébastien Schmitt

09/2021-La confirmation... pour tous ?

Par Père Sébastien Schmitt

07/2021-Telle la cigogne… (suite)

Par Père Sébastien Schmitt

05/2021-Sainte Odile parmi nous !

Par Père Sébastien Schmitt

02/2021-Sainte quarantaine

Par Père Sébastien Schmitt

12/2020-« Vivre dans le temps présent de manière raisonnable » (Tt 2, 12)

Par Père Sébastien Schmitt

09/2020-Telle la cigogne…

Par Père Sébastien Schmitt

07/2020-Que sera notre été ?

Par Père Sébastien Schmitt

06/2020-« Alors que les portes étaient verrouillées, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux » (Jn 20, 19)

Par Père Sébastien Schmitt

02/2020-L'onction des malades: quand et pour qui ?

Par Père Sébastien Schmitt

12/2019-Que devons-nous faire ? (Lc 3, 10)

Par Père Sébastien Schmitt

09/2019-Un site Internet pour la communauté de paroisses

Par Père Sébastien Schmitt

07/2019-Lendemain de fête

Par Père Sébastien Schmitt

04/2019-Mourir pour entrer dans la vie

Par Père Sébastien Schmitt

« Ne dis pas : les jours d’autrefois étaient meilleurs »


On entend souvent dire qu’autrefois, c’était mieux ; qu’autrefois, les églises étaient pleines ; qu’autrefois, il y a avait nombre de servants de messe ; qu’autrefois, il y avait de belles et grandes chorales ; qu’autrefois, il y avait un curé dans chaque village ; qu’autrefois, la fête patronale ou la Fête-Dieu était un événement incontournable…

En réalité, autrefois est toujours mieux qu’aujourd’hui parce que notre mémoire finit par idéaliser le passé et par oublier ce qui n’était pas mieux avant. Selon le Sage, dans la Bible, il est insensé de penser qu’autrefois aurait été meilleur qu’aujourd’hui. « Ne dis pas, affirme-t-il en effet : D’où vient que les jours d’autrefois étaient meilleurs que ceux d’aujourd’hui ? Ce n’est pas la sagesse qui t’inspire cette question » (Qo 7, 10).

Regretter les soi-disant jours meilleurs d’autrefois ne remplira pas nos églises ! Serions-nous si peu lucides au point de ne pas nous rendre compte que, s’il en est ainsi, c’est parce que le monde a changé et, plus encore, parce que, selon le constat du pape saint Jean-Paul II, il y a vingt ans (déjà !), « beaucoup aujourd’hui pensent savoir ce qu’est le christianisme, mais ne le connaissent pas réellement ; les notions et les éléments les plus fondamentaux de la foi ne sont plus connus ; de nombreux baptisés vivent comme si le Christ n’existait pas » (Ecclesia in Europa, 47) ?

Ne soyons pas surpris que nos églises soient vides si nous passons notre temps à regretter les soi-disant jours meilleurs d’autrefois ! On regrette qu’il n’y ait plus de servants de messe, mais avons-nous encouragé des enfants à s’engager, à commencer par ceux de nos familles ? Se donne-t-on la peine de les accompagner à la messe ? Où sommes-nous, où sont les membres de la communauté chrétienne le jour de leur première communion ou de leur confirmation ? On regrette que les jeunes parents soient absents, mais est-on attentif à eux à l’occasion du baptême de leur enfant ? On regrette que les chorales s’amenuisent, mais qui avons-nous invité à venir chanter ? On regrette que peu s’intéressent à la vie paroissiale, mais sommes-nous prêts à interpeller des personnes qui ne font pas nécessairement partie de notre cercle et à leur faire confiance ?

Ce qui autrefois allait de soi a besoin aujourd’hui d’être encouragé, soutenu, accompagné, avec bienveillance et patience, sans regretter constamment que ce ne soit plus comme avant. « Une des plus sérieuses tentations qui étouffent la ferveur et l’audace est le sens de l’échec, dit le pape François, qui nous transforme en pessimistes mécontents et déçus au visage assombri. Personne ne peut engager une bataille si auparavant il n’espère pas pleinement la victoire. Celui qui commence sans confiance a perdu d’avance la moitié de la bataille et enfouit ses talents. Il est évident que s’est produite dans certaines régions une “désertification” spirituelle. Mais c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous. Dans le désert, on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre. Et, dans le désert, il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, tiennent en éveil l’espérance » (Evangelii gaudium, 85-86).

Voilà, durant ce Carême, un effort de conversion bien plus exigeant que de se priver de quelques carrés de chocolat : repousser la tentation du regret d’autrefois et de l’échec qui nous transforme en pessimistes mécontents et déçus, pour découvrir de nouveau la joie de croire et tenir en éveil l’espérance !